Sadec, la belle endormie, qui se laisse border et caresser par les deux branches du Mékong la rivière Tien et la rivière Hau, séduit le voyageur par son relent de nostalgie indochinoise. Petite ville fluviale où la romancière française passa une partie de son enfance et adolescence, Sadec est également une ville pleine de charme où résonne la culture profonde du delta du Mékong.
La romancière française passa une partie de son enfance et adolescence en Indochine et plus particulièrement à Sadec. Sa mère y dirigeait l’école des filles et Marguerite Duras avait l’habitude, lorsque elle était pensionnaire au lycée Chasseloup-Laubat de Saïgon, de venir passer ses week-ends auprès de sa mère et de son frère. Dans son roman autobiographique « L’Amant » , prix Goncourt en 1984, Marguerite Duras nous raconte son enfance et de son adolescence dans le delta du Mékong et son premier amour avec un riche jeune homme chinois de Cholon qu’elle rencontre sur un bac qui traverse le fleuve. Par convenance sociale, l’amant épousa une chinoise de son rang, et même la sœur de celle-ci ! Il se retrouva avec deux épouses… mais le seul vrai amour de sa vie avait été Marguerite, selon ses derniers mots. Le roman fut adapté au cinéma par Jean-Jacques Annaud.
La maison de Huỳnh Thủy Lê
Si la demeure du riche chinois du roman de Marguerite Duras "L'Amant" est restée fermée au public pendant de nombreuses année, aujourd'hui, Sadec, la brandit en site classée "site historique national". Construite en 1895, plus connue sous le nom de maison Bleue (ou palais Bleu), la demeure, évoquée par Duras dans son roman, est un savant mélange des styles architecturaux oriental et occidental. Son intérieur raffiné, ses vieux meubles et son carrelage d’époque apporte une ambiance surannée et un brin érotique conforme au livre et aux images du film.
Vestiges coloniaux de Sadec
Carrefour fluvial menant au Cambodge, Sadec était du temps de l’Indochine une ville commerçante de première importance et de nombreux administrateurs et colons français s’y étaient installés. De ce passé cochinchinois, on peut voir en se baladant dans les rues de Sadec quelques vieilles demeures coloniales. Même si les années et les intempéries ont donné une belle patine à ces anciennes maisons, on regrette tout de même que ce patrimoine architectural ne soit pas mieux entretenu.
Le village horticole de Sadec
Situé à 4 kilomètres du centre-ville de Sadec, au bord de la rivière Tien, ce village horticole est connu dans tous le delta du Mékong. On y cultive de nombreuses variétés de roses, des chrysanthèmes, œillets d'Inde, dahlias, hortensias, pétunias etc. qui alimentent tous les marchés de la région et même au-delà. S’y rendre juste avant le Têt, le nouvel an lunaire vietnamien, lorsque son animation est à son comble.
Le patrimoine religieux de Sadec
Sadec abrite un patrimoine religieux très hétéroclite qui ne laisse pas indifférent les visiteurs. On déambulant dans la ville on peut tour à tour voir des pagodes bouddhistes et taoïstes, des maisons communales dédiées aux génies tutélaires, une modeste église construite par le missionnaire Adolphe Turlin ou un flamboyant temple caodaïste. Ayant l’œil comme l’emblème, le caodaïsme, religion fondée au début du XXème siècle dans le sud du Vietnam, s’appuie essentiellement sur trois religions qui sont le confucianisme, le taoïsme et le bouddhisme. Par ailleurs, le christianisme fait également partie de sa source d’inspiration. C’est donc une religion syncrétiste dans laquelle peut trouver des figures tellement diverses venant de plusieurs domaines dans son panthéon, telles que : Victor Hugo ou Jeanne d’Arc. Follement déconcertant !
Meilleure saison
Pour séjourner à Sadec dans les meilleures conditions, nous vous conseillons de vous y rendre entre novembre et avril durant la saison sèche. Toutefois, sachez que la saison des pluies n’est rédhibitoire pour se rendre à Sadec. Les pluies sont brèves et plutôt rafraîchissantes.
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