Caché au cœur des montagnes de Cao Bang, le village de Dia Tren est un endroit paisible où les traditions perdurent. La vie y suit un rythme lent, en harmonie avec la nature. Ce paysage serein abrite un artisanat transmis de génération en génération : la fabrication du papier giấy bản, un papier artisanal traditionnel.
La fabrication de papier est devenue l'âme du village de Dia Tren. Façonné à la main à partir de matériaux naturels, chaque feuille raconte une histoire, porte des croyances et révèle la fierté silencieuse du peuple Nung, profondément attaché à sa terre et sa culture. Utilisé dans les cérémonies spirituelles et dans la vie quotidienne, ce papier a une signification bien au-delà de sa forme. Dans cet article, vous découvrirez la beauté des paysages ruraux, des habitants, du papier, et pourquoi il est essentiel de préserver cet artisanat.
Paisible village de Dia Tren
Situé parmi les collines boisées de Cao Bang, près de la frontière chinoise, le village de Dia Tren est éloigné du tumulte des grandes villes - paisible, presque figé dans le temps. La route sinueuse qui y mène traverse des pentes verdoyantes, des champs de maïs et de manioc, sous l'ombre d'anciens arbres. L'air y est frais et pur, surtout au petit matin quand la brume s'accroche encore aux sommets. On entend les coqs chanter au loin. Ici, la vie suit le rythme de la nature – tranquille, régulière et pleine d'attention.
La beauté tranquille du village de Dia Tren avec des montagnes calcaires et des rizières verdoyantes
C'est dans ce cadre simple et magnifique qu'un des plus anciens métiers traditionnels du Vietnam se perpétue. La fabrication du giấy bản est liée aux saisons, aux fêtes et au profond respect des Nung pour leurs ancêtres.
Artisanat vivant
Fabriqué à partir de l'écorce de l'arbre May Sla, le giấy bản est conçu grâce à un processus minutieux transmis de génération en génération. Il est apprécié pour sa durabilité exceptionnelle, permettant de conserver des documents importants tels que des poèmes, des contes populaires et des généalogies familiales pendant des décennies lorsqu'ils sont stockés dans un endroit sec. Au-delà de ses usages pratiques, le giấy bản joue un rôle essentiel dans les cérémonies traditionnelles, y compris les célébrations du Têt, les funérailles et les mariages au sein des communautés ethniques locales. Sa texture légère et résistante garantit qu'il ne s'efface pas lorsqu'on écrit ou dessine dessus, et il est résistant aux termites, aux déchirures et aux dommages causés par l'humidité — des qualités qui en font un matériau idéal pour les rituels spirituels et la préservation du patrimoine culturel.
Préparation des matériaux pour la fabrication du papier
Cette tradition a survécu parce qu’elle est ancrée dans la vie du village. Cet artisanat se transmet depuis des centaines d’années, préservé grâce à la mémoire et au savoir-faire manuel. La plupart des artisanes sont des femmes, qui apprennent la technique de leurs mères et de leurs grands-mères. Chaque étape du processus est réalisée à la main, à partir de matériaux naturels récoltés dans les forêts environnantes. L’eau de source pure, les moules en bambou et la chaleur du soleil jouent chacun leur rôle. Rien n’est précipité. Rien n’est gaspillé.
Comment est fabriqué ce papier traditionnel ?
Le processus de fabrication du papier est un art qui demande patience et savoir-faire. Chaque feuille commence avec l’écorce de l’arbre May Sla, soigneusement débarrassée de sa couche externe foncée pour ne conserver que le cœur blanc. Cette matière première ne se trouve que dans les collines environnantes. L’écorce est ensuite trempée dans l’eau pour l’assouplir, puis mélangée à de la chaux vive dans un grand récipient. Le mélange est ensuite mijoté pendant 2 à 3 heures afin de décomposer les fibres. Après cette étape, il est transporté jusqu’à un ruisseau voisin où il est laissé à tremper pendant 12 heures, pour permettre aux matériaux de s’assouplir complètement.
Une fois le mélange prêt, il est pilé pendant environ une heure afin d’affiner sa texture et d’obtenir une pâte plus lisse. Cette étape supplémentaire garantit que le papier aura un fini plus fin et délicat. La pâte est ensuite versée dans un bassin rempli d’eau, où elle est remuée pour obtenir une consistance homogène. À ce stade, on y ajoute un adhésif naturel pour lier les fibres entre elles. Le processus ne se précipite pas. Les artisans savent que la qualité du papier dépend de cette étape. La pâte doit être parfaite, ni trop grossière, ni trop fine. Il faut du temps pour atteindre la consistance idéale.
Vient ensuite l’étape du façonnage. Le mélange est recueilli à l’aide d’un cadre en bambou appelé mái, recouvert d’un filet fin. Le cadre est plongé dans l’eau puis soulevé avec précaution, permettant à la pâte de se répartir uniformément à la surface. L’artisan secoue doucement le cadre pour étaler la pâte, veillant à ce que chaque feuille soit lisse et homogène.
Pourquoi visiter le village du papier ?
Dans un monde en constante évolution, de nombreux artisanats traditionnels risquent de disparaître. Mais l'art de fabriquer le giấy bản est un puissant rappel de la valeur du patrimoine culturel à préserver. Les artisans de Cao Bang tiennent discrètement leur position, gardant ce précieux héritage vivant avec chaque feuille de papier qu'ils créent.
Le tourisme joue un rôle vital dans cette préservation. En visitant le village, en découvrant le processus de fabrication et en soutenant directement les artisans, les voyageurs contribuent activement à la survie de cet artisanat. Ils apportent non seulement une source de revenus à la communauté locale, mais aussi une motivation concrète pour continuer à transmettre ces traditions. C’est également une belle opportunité d’échange culturel : les visiteurs apprennent, les villageois partagent leurs histoires, leurs coutumes, et une partie de leur identité.
Planifier votre visite au village de fabrication de papier
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Comment s’y rendre ?
Le village de Dia Tren se situe à environ 30 kilomètres de la ville de Cao Bang et à environ 6 heures de route de Hanoï. Il est possible de s’y rendre par ses propres moyens ou accompagné d’un guide local expérimenté.
- Depuis Hanoï : Des bus partent des gares routières de My Dinh ou Gia Lam vers la gare routière de Cao Bang. Pour plus de flexibilité et de confort, vous pouvez aussi louer une voiture ou réserver un taxi privé depuis Hanoï jusqu’au village. Le trajet dure environ 6 heures, à travers des paysages montagneux pittoresques et de paisibles villages.
- Depuis la ville de Cao Bang : Vous pouvez prendre un bus local depuis le centre-ville ou louer une voiture privée. Les routes sont sinueuses et offrent de magnifiques panoramas : le voyage vaut autant pour le trajet que pour la destination.
Quand venir pour une meilleure expérience ?
La meilleure période pour visiter un village artisanal est durant la saison sèche, d’octobre à avril, lorsque le climat est doux et les routes plus accessibles. Le village est particulièrement charmant au printemps, lorsque les collines verdoyantes entourent la région et que l’activité artisanale bat son plein.
À quoi s'attendre ?
Dès votre arrivée, vous serez accueilli par l’hospitalité chaleureuse des habitants Nùng. Nombre d’artisans ouvrent volontiers leurs ateliers aux visiteurs pour leur montrer chaque étape de la fabrication du giấy bản : depuis la récolte de l’écorce du May Sla jusqu’au séchage final des feuilles.
En plus d’en apprendre davantage sur cet artisanat traditionnel, vous aurez également l’occasion d’explorer les superbes paysages environnants. Le village est niché entre montagnes et rivières, offrant des vues magnifiques et un cadre paisible idéal pour la photographie ou une promenade tranquille. Selon la période, vous pourrez aussi visiter des temples locaux ou participer à un festival traditionnel.
Conseils pratiques pour votre voyage
- Prévoyez des vêtements en couches : le temps peut changer rapidement. Un manteau léger ou un imperméable peut s’avérer utile, notamment en saison humide.
- Soyez respectueux : demandez toujours la permission avant de prendre des photos et soyez attentif aux coutumes locales.
- Il n’y a pas de distributeur automatique dans le village, pensez à emporter suffisamment d’espèces pour vos achats.
- Pour une immersion totale, pensez à passer la nuit dans un hébergement chez l’habitant (homestay), pour vivre la culture locale de l’intérieur.
Dans un monde où la rapidité et la performance dominent, l’art ancestral de la fabrication du giấy bản apparaît comme une respiration, une manière de se reconnecter à l’essentiel. Ce savoir-faire, transmis avec patience et passion, est bien plus qu’une technique : c’est une mémoire vivante, un lien profond entre l’homme, la nature et la culture. Certaines traditions, comme celle-ci, sont trop précieuses pour disparaître.
Si vous souhaitez découvrir le Vietnam autrement, loin des sentiers battus, et vous immerger dans une nature intacte et la richesse des cultures ethniques, Cao Bang est une destination de choix. Pour rendre cette aventure encore plus inoubliable, faites confiance à IZITOUR, une agence locale qui conçoit des voyages authentiques et sur mesure. Nos guides locaux vous emmèneront à la rencontre des artisans, au cœur des villages, pour des échanges humains vrais et un tourisme responsable.
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